LES GRANDS JARDINS DE CALIX À CAEN
Programme Un îlot de logements
Situation Site de l'hôpital , Clos de Vaubenard
Aménageur SHEMA
Urbaniste Therry Laverne
Maître d'ouvrage ICADE et SPF
Conception 2020
Croquis de Thierry Laverne , urbaniste de la ZAC Les Jardins de Calix
ZAC Les Jardins de Calix .Thierry Laverne , urbaniste .
«Concevoir ensemble un projet urbain à la fois réaliste et novateur, anime la volonté de notre équipe, de projeter ici avec vous, un nouveau mode de ville alternative et heureuse : des jardins habités où “Vivre en ville comme à la campagne”.
(...)
À Caen, la proximité spectaculaire entretenue par la ville avec son site géographique et son paysage naturel est mémorable et féconde. En balcon sur la vallée, les Coteaux de Calix possèdent de nombreux atouts, pour intégrer les nouveaux enjeux de la ville fertile dans son projet.
“Vivre en ville comme à la campagne”, constitue un nouveau défi urbain, que notre équipe a choisi de relever, afin de raviver l’intérêt des nouveaux habitants pour les villes. Ainsi, inventer de nouveaux modes de vie actifs et partagés, ancrés dans un rapport renouvelé avec la nature, fonde notre projet et garantit l’attractivité de ce nouveau quartier."
Extrait du document -ICADE-Caen-Clemenceau - PROJET - Les Grands Jardins de Calix .
Sélectionnés avec 5 autres équipes d'architectes , chacun ayant en charge un îlot précis , un programme de logements et un promoteur , notre mission collective et individuelle est de réinterpréter la philosophie du projet urbain existant , en articulant les dimensions architecturales , urbaines et paysagères . Ce travail s'effectue au sein d'ateliers partagés réguliers.
Axonométrie de l'urbaniste de la ZAC Les Jardins de Calix
Notre interprétation
Nos volumes bâtis naissent de l'histoire du coteau de Calix :
1. Ils s’inspirent de sa ruralité : faite de constructions complexes résultat d’une fonctionnalité brute
2. Ils expriment son relief par des volumes continus à flan de coteau ponctués d’extensions ou de pignons «tournés» vers le paysage et le sud
3. ils créent un enchaînement de bâtisses et de murs de clos . Les immeubles dans un parc répondent à cette règle d’assemblage de «corps» de bâtiments articulés, jouxtant parfois des immeubles et leurs pignons mitoyens.
Adaptation au programme
L'"enclos ouvert "
La grande fluidité recherchée se justifie : elle invite à la promenade et à la déambulation sur des chemins sinueux de campagne , elle relie les quartiers d’est en ouest par la disparition de l’enclave hospitalière, elle restaure la dimension naturelle du « parc » ou des jardins habités . Les constructions « pavillonnaires » y prennent place librement et linéairement en suivant les courbes de niveaux.
Mais à l’instar de la tradition urbaine « classique » le projet contient aussi la notion d’« îlots » , c’est-à-dire d’entités faites de « bordures » aussi ouvertes soient-elle .
Et ce coteau « rural » est aussi constitué de « clos » qui se manifestent par de beaux murs de pierres , encore très présents.
la place des murs
Le mur est un volume à part entière et est un élément indéniable du paysage de Calix : murs de protection d’un jardinet privatif, mur de soutènement, mur garde-corps des dénivelés . Le mur ou le muret participe de l’enchaînement des volumes poétiques des villages .
Le mur en pierre du clos Vaubenard est une présence inestimable . Le projet ne peut pas « ne pas en tenir compte ». Il faut le détourner de sa fonction initiale d’enceinte protectrice continue , mais en le préservant, en le « recyclant », en l’utilisant chaque fois que cela est possible. Garantir la porosité et les transversalités du parc , tout en sauvegardant et mettant en valeur ce mur patrimonial et mémoire du lieu , nous semble être un enjeu du projet.
Une architecture célébrant la nature
Un magnifique parc parsemé de constructions « normées » perdrait son pari . A l’innovation urbaine des « jardins de Calix » doit correspondre la singularité d’une architecture exacerbant l’essence du lieu et donc le lien à la nature.
Pour ce faire, et rendre réaliste cette ambition, il faut être rigoureux , rationnel et économe sur tous les aspects économiques du projet et concentrer l’effort sur l’espace extérieur , l’interface des logements avec le parc, le sud, le paysage. La générosité des baies, des loggias, des terrasses, un peu plus grandes que d’ « habitude » , la joliesse des clôtures et séparatifs des jardins privatifs du rez-de-chaussée , voilà l’enjeu architectural et économique réel , à nos yeux.
Ensuite, nul besoin d’effets , juste de l’attention , de la précision et de la justesse dans chaque disposition des choses : l’intimité assurée, le collectif partagé suscité , le rapport au sol, à l’herbe, la distance d’un arbre , le cadrage sur le paysage lointain au travers d’ une clairière, ou sur un tronc intéressant …
L’échelle du bâti , entre immeubles hauts, bas, ventrus, étroits , « grosses maisons », petits cabanons , abris, préaux … comment tout cela s’entremêle dans la progressivité globale prévue du nord vers le sud, pour créer une ambiance « pittoresque » et villageoise, non passéiste mais contemporaine .