Sur cette île nantaise , objet de tant d’expérimentations et d’expressions urbanistiques depuis l’époque récente de son développement, notre parcelle se caractérise par une géométrie directement issue des grands axes de déplacements : l’orthogonalité de la voirie et la courbe du chemin de fer. Sa dimension, directement issue de parcelles administratives ou commerciales des années 70-80 est remarquable : 102x82m.
Qu’est-ce qui nous entoure ? des édifices autonomes de toutes natures, de toutes vocations, constructions neuves ou réhabilitations , grandes institutions, «vaisseaux» d’enseignement, enseignes commerciales, logements à l’architecture manifeste des courants modernes, post-modernes, néo-modernes, post-post modernes ... ou minimalistes, tout de verre et de noir, lisses, sculpturaux, ludiques ou fonctionnalistes ...
Quel propos rajouter à ce récit collectif ? quelle spatialité et quelle écriture ?

Notre réponse  tente d'articuler les intentions du projet urbain , les sensations que provoquent en nous le contexte physique et l’analyse que nous en faisons, et le programme du maître d’ouvrage .
La qualité de vie dans les logements , les bureaux, les activités diverses, la qualité des par cours dans les espaces extérieurs que nous devons imaginer , au delà des objectifs économiques , écologiques et fonctionnels à atteindre se fonde sur l’enjeu urbain.

Ici , il s’agit, bien pour nous, de redonner à ce territoire la complexité, la profondeur et l’épaisseur de la «ville» ... «l’enveloppement» que procure le fait urbain.

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Un projet sur le thème de l’intériorité :

La taille de la parcelle, l’étendue des vides urbains nécessairement persistants
malgré la densification recherchée par le projet urbain, comme la fiche de prescription elle-même , nous ont amené à travailler sur le thème de l’intériorité de l’espace.

Le projet est un îlot dans le sens où les constructions bordent les limites parcellaires de manière presque continue et créent un espace vide au coeur.

Notre première intention a été de réunir par un cheminement en «dédale» ou chicane les différents vides suggérés . La transversalité visuelle est cependant maintenue entre promenade de l’Eau et promenade du Fer.

Mais le cheminement nous amène à traverser la cour puis le jardin.
Un pavillon central qui se laisse entrevoir depuis le Boulevard , articule ces deux espaces majeurs : la cour et le jardin. Il sera dessiné comme une «petite folie» qui invite à entrer.

Un «continuum» d’immeubles différenciés

Le projet est un «îlot», dans le sens d’une agglomération de bâtiments différents dans leur hauteur, leur épaisseur, leur typologie et leur trame urbaine. Ils sont cependant réunis dans un enchainement volumétrique.

Les variations sont directement issues du programme. Elles optimisent les dispositions fonctionnelles, et recherchent les meilleures orientations solaires.

Les émergences tentent aussi d’être en cohérence avec les immeubles voisins. Ainsi, avec l’immeuble Stile, la tension née de la convergence des deux immeubles marque l’axe de la Promenade Europa.

Le projet est construit sur la rencontre de 2 trames présentes : la promenade du Fer et celle de L’Eau

La qualité des logements est recherchée notamment au travers de leur caractère principalement traversant (avec un espace séjour/cuisine souvent traversant)

Le projet s’inscrit dans une économie de moyen par une rationalité constructive (volumes simples, trames porteuses, système constructif, matériaux éprouvés, parking optimisé etc...).